Tentoonstelling Orroir (Mont de l’Enclus) 2014
« Je suis un serviteur, pas un artiste »
Publié le 19-04-2014 à 07h00 – L’Avenir
Du sol au plafond, chaque pan de mur des nombreuses pièces de sa fermette
superbement restaurée est couvert d’oeuvres dont Étienne Loyson lui-même a dû mal à
définir le genre Un assemblage fait exclusivement d’éléments récupérés dans la nature
(racine, morceau d’arbre, pierre…) «qui ont souffert par l’effet du soleil, de la pluie, du
vent… » et de pièces, en bois ou métalliques, que l’architecte d’intérieur né dans une
famille de menuisiers du côté d’Ypres a glanées dans de vieilles demeures – ou ailleurs,
comme le cuivre issu d’une maison incendiée ou les vis sans fin d’un système
d’alimentation pour cochons – et qu’il stocke dans son atelier en attendant de leur donner
une nouvelle vie. Aucune de ses nombreuses créations de taille appréciable – en douze
ans, il en a réalisé plus de 280! – ne ressemble à une autre, par sa forme, sa composition,
les accents de couleurs, l’originalité de sa symbolique…
«Personne d’autre ne sait faire ça. C’est la nature qui me l’a donné, s’étonne encore cet
autodidacte dont tout le parcours, tant humain qu’artistique, est marqué par la spiritualité
et la mythologie hindoues: C’est incroyable. Je n’ai jamais vu ça ailleurs. ..» Dans ses
oeuvres (intitulées The Lotus, The Germ, Broken Heart, The Way, Compassion,
Tripurari…), tout apparaît justifié, même le détail le plus infime, par un sens: « Il n’y a pas
de fantaisie, rien de superflu. Tout a une raison. » Chakras, arc de Shiva, animaux
sacrés… Chaque panneau qu’il a patiemment assemblé a un lien spirituel: «Je ne me
considère pas comme un artiste, je ne suis que l’instrument de celui qui est au-dessus de
nous. J’ai toujours été un chercheur, je voulais trouver la lumière, ainsi que la liberté et le
détachement. Mais aujourd’hui j’ai la réponse. Et de cela mon travail est le résultat»,
déclare celui qui pratique le yoga et la méditation. Sa première oeuvre se formait d’une
grosse racine placée entre deux planches. Depuis, son évolution artistique a été
fulgurante. Quand l’idée lui vient, de façon soudaine, il dessine sur le premier bout de
papier qu’il trouve ce qui servira d’esquisse à sa composition: «Avant, c’est comme si je
n’avais pas l’autorisation…»